Accroché au flanc méridional de la colline, le bâtiment se développe en escalier et couvre une superficie de 182 m2 (14 x 13 m). Construit avec soin en moellons équarris, il comprend cinq pièces (fig. 1). Depuis la rue, on pénètre dans une salle (4) qui compte déjà trois grands bassins au ras du sol et un autre plus petit et carré, surélevé et sans écoulement (fig. 2). La circulation se poursuit en direction de la salle 1 creusée de trois grands bassins, profonds de 2,20 m en moyenne. Le volume total des bassins dégagés est de 28 m3 environ. La pièce 2 permet un passage à la fois vers une salle (3) creusée dans la roche, qui devait servir de lieu de stockage, et vers les bassins au-dessus (2), que des vestiges laissent deviner, à l’aide d’un escalier de onze marches taillées dans le rocher. La salle 5, tardivement cloisonnée, devait également servir de lieu de stockage. Il est à noter que dans son histoire le bâtiment a subi au moins une profonde restructuration de grande ampleur, avec un fort rehaussement du sol de la pièce 4 au moins, comme l’atteste les deux seuils superposés de l’entrée principale (fig. 3).
Aucune donnée.
Du changement d’ère (?) ou du Ier à la fin du VIe siècle ap. J.-C. (voire début du VIIe siècle).
Les données sont ténues, voire inexistantes pour le démarrage de l’activité de salaisons. En revanche, la couche de remblai qui a servi à surélever le sol de la salle 4 a fourni d’excellents fossiles directeurs, permettant de dater ces travaux d’envergure non pas du IVe siècle (Ponsich & Tarradell, 1965, p. 18), mais de la fin du VIe siècle. En effet, l’examen du matériel conservé au musée de la Kasbah de Tanger par M. Habibi (2007, pp. 184-185) révèle la présence de céramiques sigillées claires D, certaines estampées : formes Hayes 61B (qui couvre le Ve siècle dans son ensemble d’après M. Bonifay, 2004, p. 167), 64, 76 (les formes sont utilisées au Ve siècle également), et surtout 91 (il s’agit du type 53 de Bonifay typique des contextes de la fin du VIe et du début du VIIe siècle). Ces artefacts donnent un terminus post quem qui ne saurait se confondre avec l’arrêt de l’activité de la fabrique, bien au contraire, il est possible de dire qu’à la fin du VIe siècle, celle-ci connaît un nouvel élan.
Aomar Akerraz, Abdelaziz El Khayari, Laurent Callegarin, «Lixus – Ensemble III (Larache, Morocco)», RAMPPA, Atlantic-Mediterranean Excellence Network on Ancient Fishing Heritage (http://ramppa.uca.es/cetaria/lixus-ensemble-iii), 04 December, 2016.