La fabrique n’a été que partiellement reconnue car, localisés à même la plage, les vestiges qui faisaient face à la mer ont été détruits par l’érosion marine (fig. 1). Lors de sa découverte en 1953, l’établissement avait une superficie dégagée de  84 m² (12 x 7 m) et comprenait 12 bassins de dimensions diverses (fig. 2 et 3) : le plus petit (bassin n° 1) fait 0,80 x 1,30 m, mais, si l’on se fie au relevé en plan et à la coupe stratigraphique disponibles, les bassins moyens (n° 6 et 7) mesurent 1,7 x 1,2 pour une profondeur de 1,6 m, soit une capacité volumétrique d’environ 3,26 m3. La fabrique était à l’origine plus étendue vers le nord et l’ouest, aussi, en l’absence de ses limites réelles et des dimensions de chacun des bassins, il est impossible de donner une estimation sûre de la capacité volumétrique globale de l’établissement.

Actuellement, en raison de l’érosion maritime et de l’action anthropique, les bassins ne sont plus visibles. Seules les traces d’un seul bassin enfoui entre les terres cultivables et la plage restent apparentes (Cheddad, 2007, p. 192).

Ressources marines

Aucune donnée disponible.

Chronology

Du I^er s. au V^e siècle ap. J.-C., avec une fourchette chronologique assurée du Ier au IV^e siècle ap. J.-C.
 

L’établissement étant bâti sur un sol non anthropisé antérieurement, on peut penser que les céramiques recueillies dans les fouilles peuvent donner une approximation chronologique assez fiable de l’activité de la fabrique. On y recense des fragments de sigillée hispanique (notamment la forme Drag. 37), de sigillée claire A (Hayes 3C, datée de 100-215), de sigillée claire D (Hayes 65 et 67, dont la production s’étale d’environ 320 à 470 ap. J.-C.) et d’amphores (dont un fragment de type Keay VI portant le timbre lacunaire CAS A[…], possible imitation de la zone du détroit de Gibraltar des amphores africaines de Byzacène, dont la production est datée entre la fin du II^e et le début du IV^e s. ap. J.-C. ; cf. Villaverde Vega, 2001, p. 544, lam. IV). Ces artefacts fournissent des bornes temporelles allant avec assurance du Ier au IV^e siècle, voire jusqu’au V^e s. ap. J.-C. (Villaverde Vega, 2001, p. 429 et 434). À signaler que deux bronzes de Constantin I ont été découverts dans la zone de la nécropole, à l’est de la fabrique de salaison (Ponsich, 1988, p. 162).

Il est à signaler qu’à moins d’un kilomètre au sud-ouest, a été découvert en 1943 un établissement romain composé d’édifices à colonnes et comportant une enceinte (Alcazarsegher II) ; il semble protéger la colline et une partie de la plage. Une corrélation entre les deux établissements est à envisager. Les mobiliers céramiques – céramique claire A avec les formes Hayes 3B, 8A, 8B, 9A, 9B, 14B, 14C ; céramique claire D de type Hayes 59 – et monétaires – lot de 24 monnaies dont les plus récentes sont datées des règnes d’Honorius (395-423) et de Valentinien III (425-455) –,  recueillis dans cette modeste agglomération attestent une occupation du IIe jusqu’au V^e s. ap. J.-C. (Villaverde Vega, 2001, p. 429 et 434).

Bibliography

• Ponsich, M.; Tarradell, M. 1965, Garum et industries antiques de salaison dans la Méditerranée occidentale. Paris. (pp. 71-75).
• Ponsich, M. 1988, Aceite de oliva y salazones de pescado. Factores geo-económicos de la Bética y Tingitania. Madrid. (pp. 161-165).
• Tarradell M. 1966, "Contribution a l’Atlas archéologique du Maroc: région de Tétouan", BAM, vol. 6, pp. 425-446. (pp. 431-434).
• Tarradell, M. 1954, "Marruecos antiguo: nuevas perspectivas", Zephyrus, vol. 5, pp. 105-139. (p. 134, fig. 5).
• Trakadas, A. 2015, Fish-salting in the Northwest Maghreb in Antiquity. A Gazetteer of Sites and Resources. Oxford. ((pp. 36-38).