Cette fabrique, d’une superficie de 376,25 m² (21,50 x 17,50 m), est certainement la mieux construite du complexe industriel (fig. 1). Les nombreuses et imposantes pierres d’angle consolident son armature et ses montants de portes en pierre taillée lui assurent solidité tout en lui donnant un certain cachet. Le bâtiment, composé de six salles distinctes, est bordé par deux rues, à l’ouest et au sud, qui permettent d’accéder, via de larges ouvertures, dans les deux pièces comportant des bassins (1 et 6). La salle 1 abrite 8 bassins inégaux alignés sur deux rangées et séparés par un large passage bétonné où reposent les deux piliers en blocs taillés supportant la toiture (fig. 2). La salle 6 dispose également d’un sol bétonné et de bassins, au nombre de trois, dont deux ont été comblés ; la porte orientale a probablement été condamnée à la même époque. La vaste pièce 2 (9,30 x 6,50 m) servait probablement de magasin, bien qu’un grand bassin s’y trouvât avant son comblement et la construction d’un mur tardif par-dessus (fig. 3). L’espace 3, d’une surface de 73,50 m², a été identifiée à une cour extérieure, tandis que le long corridor (5) qui le jouxte semble s’ouvrir ou s’être ouvert vers l’est, ce qui signifie soit que l’Ensemble 5 s’est postérieurement accolé à l’Ensemble 4, obstruant ainsi une porte d’accès, soit que les deux Ensembles communiquent, le corridor donnant sur la salle des bassins de l’Ensemble 5.

Ressources marines

Aucune donnée.

Chronology

Époque romaine – V^e siècle ap. J.-C.

À défaut d’avoir des renseignements sur le début du fonctionnement de cette fabrique – on ne peut se contenter de la conclusion sans fondement de M. Ponsich disant que « l’usine, sans aucun doute contemporaine des précédentes, fut bâtie au I^er siècle av. J.-C. » et les maigres fragments de céramique campanienne de type B du comblement du bassin de la pièce 2 sont noyés au milieu d’autres beaucoup plus tardifs (Ponsich & Tarradell, 1965, pp. 19-21)  –, la fouille a permis de confirmer la poursuite des activités de cette conserverie à une époque bien avancée de l’Antiquité tardive. En effet, que ce soit dans le comblement du bassin de la pièce 2 ou dans le niveau d’occupation et/ou d’abandon de la pièce 6, on dénombre des types céramiques tardifs. Outre les fragments de lampes du type Ponsich IV et les nummi constantiniens, ce sont surtout des exemplaires de sigillée claire D, dont certains estampés, et de céramique estampée grise qui évoquent une occupation continue durant les IVe et Ve siècles. Les profils affichés dans les figures 9 et 10 (Ponsich & Tarradell, 1965, pp. 20-21) sont ceux des types Hayes 61B2 var. (daté de la première moitié du V^e s. par M. Bonifay, 2004, p. 171), Hayes 73 ou 91 (daté des IVe-Ve s. également), ou encore Hayes 67 (caractéristique des contextes de la première moitié du V^e siècle d’après M. Bonifay, 2004, p. 173).

Bibliography

• Habibi, M. 2007, "Nouvelle étude chronologique du quartier industriel de Lixus", In: Lagóstena, L.& Bernal, D.& Arévalo, A. (eds.). Cetariae 2005. Salsas y salazones de pescado en Occidente durante la Antigüedad. Actas del Congreso internacional (Cádiz, 7-9 de noviembre de 2005), BAR International Series, vol. 1686, Oxford. pp. 183-189.
• Ponsich, M.; Tarradell, M. 1965, Garum et industries antiques de salaison dans la Méditerranée occidentale. Paris. (pp. 9-37).
• Ponsich, M. 1988, Aceite de oliva y salazones de pescado. Factores geo-económicos de la Bética y Tingitania. Madrid. (pp. 103-136).
• Trakadas, A. 2015, Fish-salting in the Northwest Maghreb in Antiquity. A Gazetteer of Sites and Resources. Oxford. (pp. 48-54).